Entre Humanisme et découverte, la Renaissance propose à la société des nouveaux horizons plus élargis. Le Nouveau-Monde, l’expansion coloniale entraînent de nouvelles relations commerciales et humaines.
Moeurs, coutumes, façons de vivre…Le regard sociétal est avide de connaissances sur les peuples venus d’ailleurs comme en témoigne en 1550, une fête brésilienne à Rouen…
L’air était limpide et calme, un vent léger que les marins appelaient Levant soufflait en provenance de l’orient…
Aux dires des chroniqueurs de l’époque, c’était là un signe du ciel et des étoiles. Ainsi commence à Rouen, en ce début octobre 1550 une incroyable festivité avec d’importants invités dont Henri II et Catherine de Médicis. La ville n’a compté ni ses deniers ni son temps. Un village brésilien, une joute nautique, des scènes mythologiques doivent satisfaire le public et surtout le spectacle des indiens Tupinambas.
En dépit du traité de Tordesillas, des relations fortes se sont nouées entre le Brésil et la cité normande. Rouen est un importateur important de ce fameux bois de braise, le pau brasil, dont on tire un colorant rouge utilisé dans le textile. Sur les quais rouennais, singes, perroquets, plantes exotiques sont aussi débarqués pour agrémenter les jardins de la noblesse et de la riche bourgeoisie.
Pour ces fêtes royales, Rouen attend bien mettre en avant ses relations américaines pour que l’intérêt local suscite un engouement national ! La Renaissance renoue avec la tradition monarchique des entrées royales au symbolisme fort. La royauté veut se faire connaitre et affirmer sa puissance politique. La municipalité rouennaise entend aussi que la monarchie confirme ses droits et privilèges.
La fête brésilienne se joue sur les bords de Seine, à l’entrée du faubourg Saint Sever. . Un village et une forêt sont reconstitués. Plusieurs arbres et arbrisseaux comme genezts buys et leurs semblables… Le tronc des arbres estoient peints… parmy les branches volletoient grans nombres de perroquets et moyssons de plaisantes couleurs…
Trois cents Indiens dansent, chassent, guerroient sous les yeux d’Henri II. Cinquante sont de vrais Tupinambas, les autres sont des marins normands nus et peints en rouge. Magnifiquement orchestrée, cette fête dite cannibale a un but précis : décider le roi à fonder au Brésil une colonie. Le contexte européen sert à promouvoir le projet. La naumachie mettant en scène la France victorieuse face au Portugal le prouve et flatte les ambitions d’Henri II.
Le roi est conquis par cette magnificence et ce pays attractif, riche et sauvage que les Rouennais ont su apprivoiseret qu’ils dévoilent avec faste. Entre l’Europe et le Nouveau Monde, tout semble possible. Le rêve brésilien proposé à la monarchie en 1550 devient une réalité cinq ans plus tard lorsque le roi et Diane de Poitiers financent la fondation de la colonie.
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